Bientôt je vais tourner des pages, des pages de vie professionnelles, des pages de vie personnelle.

Certes,en ce qui concerne la vie intime, il s'agit davantage d'entamer un nouvel ouvrage, avec une reliure plus délicate, de nombreuses enluminures et de belles esquisses, que de tourner une page d'un livre douloureux.

Pour la vie professionnelle en revanche... Nous sommes à la limite du journal torturé par une nuée de lecteurs de passage, avec tâches de café ou de vin, et des paragraphes blanchis par l'usure, où manquent des lettres, voire des mots.

Pour la vie professionnelle, je vais à nouveau devoir accepter une forme d'échec en me disant que c'est une nouvelle opportunité qui s'annonce. Ai-je besoin de préciser le paradoxe et la difficulté de la manœuvre? Essayer de tourner des pages plus qu'usées - gâchées? - par tant d'espoirs, tant d'investissement personnel au sein d'une entreprise qui nous jette - si soyons honnêtes un peu - en tâchant de ne pas les déchirer, ni les jeter au feu...

Se dire qu'il faut tout recommencer, mais qu'avant même de re-commencer, il faut se demander "quoi?" Se demander s'il existe ici-bas une voie professionnelle qui vous est réellement destinée, et qui vous mènera à la réussite, ou tout du moins à l'épanouissement personnel en accomplissant l'exploit de pallier aux besoins nutritifs, éducatifs - et j'en passe - que la vie de famille implique.

Je suis passée d'enseignante à manager de restauration rapide et maintenant quoi? Dresseuse de tics ? Créatrice d'angoisses? Pâte à modeler?

Oui, j'ai un projet, oui je vais entamer en parallèle une formation professionnelle qui peut me plaire pour de vrai, mais même, quand ça me prend à la gorge, que ça serre et que les yeux piquent, on a du mal à se dire qu'on va y arriver. Un jour. Ou pas.