Je suis pas du genre à râler, mettre des coups de gueule sur l'actualité parce que je ne la suis pas d'assez près et par conséquent, quand je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de quelque chose, je me retiens d'émettre des jugements, surtout public. Mais là, y'a pas, je connais le sujet, je connais le début du pourquoi du comment et faut être con au plus haut degré pour proposer une mesure pareille et ne pas imaginer les conséquences d'une telle décision si elle était prise.
Déjà proposer des portiques à l'entrée des établissements scolaires pour détecter les métaux, c'était une belle connerie, mais là on dépasse l'entendement.
Alors proposer d'introduire des policiers dans les lycées (mesure qui avait déjà été suggérée il y a quelques années) pour procéder à des fouilles d'élèves qu'on suspecterait de porter des armes!!!
Merde!
Oui, j'ai vu l'information concernant cette ex-collègue qui s'est fait poignarder à cause d'une punition mal reçue. J'ai le même âge qu'elle, et j'ai été prof aussi et je conçois de plus en plus qu'on puisse avoir peur de ce métier devenu ingrat pour nombre d'enseignants, mais je suis certaine, je sais que faire fouiller des élèves au beau milieu d'un établissement scolaire ne fera pas avancer les choses.
Déjà, c'était mon avis à l'époque aussi, la police n'a RIEN à faire dans un établissement au quotidien, et même de façon exceptionnelle, sa présence doit rester limitée au bureau du proviseur.
Et je n'imagine pas que des collègues puissent enseigner à des élèves qui auraient le sentiment qu'on a peur d'eux et qu'on ne leur fait pas confiance, qu'on se méfie, etc.
Malgré les élèves difficiles, j'ai toujours envisagé mes heures de cours avec confiance, même s'il y avait des jours sans. Si l'on va à la rencontre de quelqu'un avec l'idée qu'il est difficile, délinquant en puissance et que vous le faites sentir, c'est cuit, fini, rien de positif ne sortira de cette relation qui n'aura même pas de début. Alors partager un savoir, imaginez donc...
Imaginez des élèves - en difficulté ou pas - avec une présence policière quasi-permanente pour "prévenir" les risques d'agressions, qui pourrait songer sereinement à suivre un cours si un élève a été convoqué juste avant pour fouille et est revenu en classe ensuite, sans que rien n'ait été trouvé. Les questions des élèves sur l'enseignant ou le surveillant qui aura demandé la fouille, les rumeurs sur les profs déjà mal-vus qu'on chahuterait un peu plus parce qu'on penserait que ce sont eux qui demanderaient le plus de fouilles, etc.
J'extrapôle. Ou pas...
Si ni les enseignants, ni les élèves ne peuvent entrer sereinement en classe, perturbés par des éléments extérieurs qui dépassent la plupart d'entre eux, alors autant fermer les écoles et ne garder que les centres pour jeunes délinquants. Et quant à ceux qui auront les moyens, ils se paieront les précepteurs qui reviendront à la mode...