Le canoë, c'est mieux à l'endroit

Affirmation relevant de l'évidence pour certains et de la blague pour d'autres, je tiens à rappeler ici, pour l'avoir expérimenté hier lors d'une journée mémorable par son degré de satisfaction et de rires, que le canoë se dirige bien plus aisément lorsque la coque est sous l'eau que lorsqu'elle est dessus. Non, ne vous inquiétez pas, personne ne nous a fait de mauvaise blague, enfin pas intentionnellement, mais reprenons depuis le début.
Hier donc, avant-dernier jour du mois d'août, dernier week-end avant la rentrée scolaire pour beaucoup et dernier dimanche de vacances pour certains, nous avons passé la journée sur l'Evre, charmante rivière du Maine-et-Loire (entre autres) à flirter avec les nénuphars, les feuillages trop bas et les troncs chus dans l'eau, à dos de canoë donc.
Partis de la maison à 8h30 du matin - oui je confirme, et rien que de le répéter j'en souffre tellement c'est une heure indue pour sortir de chez soi un dimanche, nous n'en sommes revenus qu'à 20h passées, fourbus mais heureux et impatients de recommencer l'an prochain.
Entre-temps, nous avons donc fait la connaissance d'une association du coin, organisatrice du périple, et de ses membres, mangé des croissants, ramé, discuté, ramé à nouveau, pris un pique-nique dans un pré à vaches - d'où elles avaient été enlevées pour l'occasion mais pas leurs bouses - et ramé encore, à passer plusieurs chaussées et c'est bien là que ça se complique.
Une chaussée donc, sur le cours d'une rivière, c'est l'endroit où se dresse un moulin - ou ancien moulin, fabuleusement retapé et qui donne envie qu'on vous le donne, parce que l'acheter, on n'a pas les moyens - ainsi qu'un petit barrage de ciment accompagné d'une petite écluse qui, dérivant le cours d'eau, permettait de moduler le courant à sa guise et de faire tourner la roue du-dit moulin. Or donc, ces fameuses chaussées sont fort souvent à sec, ou presque, l'été, ce qui signifie que nous devons à chaque fois descendre du canoë, l'avancer un peu sur la chaussée, remonter dedans et se faire pousser pour aterrir un à deux mètres plus bas, dans l'eau. L'occasion de se faire éclabousser comme dans les parcs aquatiques pour les plus chanceux ou de se retrouver cul par-dessus tête pour les plus penchés...
Parce que quand le canoë penche dans la descente sur un terrain dur et doit amerrir(?) avec ses occupants à l'intérieur - qui crient d'avance et rient tout autant, la plupart du temps il se retourne!
J'étais persuadée d'y échapper, mais je ne me suis pas écoutée. Au moment de passer la dernière grosse chaussée, je répétais, assise dans le canoë avec mon cher et tendre derrière moi : "je le sens pas, je le sens pas". J'aurais pu - j'aurais du! - dire à Laurent :"stop! je descends, arrête tout" mais je ne l'ai pas fait.
Résultat, nous avons pu goûter nous aussi - oui d'autres se sont mouillés de pied en cap involontairement au passage des chaussées - à la qualité(!) de l'eau de l'Evre.. et être la risée temporaire de nos chers camarades de randonnée aquatique.
J'avoue, j'ai paniqué un peu, la plupart des chaussées que nous avions passées nous donnaient pied juste après mais pas là, et je me suis retrouvée à faire le petit chien le temps de retrouver mes esprits, un sol stable et l'assise du canoë.
Le périple a repris ensuite normalement, la moitié des participants torse-nus -les hommes donc - et un tiers des autres participant au concours de T-shirts mouillés du jour.
Une superbe journée donc, on ne pensait pas que la randonnée durerait si longtemps mais ce fut une fort agréable surprise que nous ne regrettons pas, ce qui n'est actuellement pas le cas de mes épaules qui me traitent de tortionnaire sous prétexte que je ne me suis pas assez hydratée pendant le trajet pour éviter les courbatures.
Bon, la première chose que nous avons fait en rentrant, c'est de prendre une douche, parce que l'Evre, comme bon nombre de rivières en France, est le déversoir de nombre de tuyaux dont on ne connait pas l'origine - enfin sauf celui de la station d'épuration parce qu'on la voyait - et qui rendent la surface terne, aux allures à la fois huileuse et poussiéreuse aux endroits où le courant, empêché par les troncs et les feuilles mortes, est quasi inexistant.
Et la seconde chose, c'est le lochage intensif, la patate de canapé puissance dix... XD


31/08/2009
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